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La production de poulet progresse moins vite que la demande

La production de poulet a atteint un record en 2024 avec près de 1 300 000 tonnes équivalent carcasse produites.

La consommation de viande de volaille a atteint un record en France, portée par le poulet et la restauration hors domicile. La production, elle, peine à suivre la demande.

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En 2024, les Français ont consommé près de 31 kg de viande de volaille par habitant, soit 7 kg de plus qu’en 2010 selon le service économie de l’Institut technique des filières avicoles (Itavi) (1). Ils restent néanmoins derrière les Espagnols et les Portugais, proches des 40 kg. La volaille réduit ainsi l’écart avec le porc, historiquement la première viande consommée dans l’Hexagone, avec 31 kg par habitant et par an en 2024, contre plus de 33 kg en 2010. Elle avait dépassé le bœuf dès 2013. En 2022, la consommation de poulet a elle aussi dépassé celle de viande bovine.

Une évolution motivée par le prix de la viande de volaille

Ces évolutions s’expliquent surtout par les écarts de prix entre poulet, porc et viande bovine. La consommation de volaille est en augmentation constante, mais la dynamique varie selon les espèces. Celle de « poulet progresse de 21 %, stimulée par la restauration hors domicile (RHD), secteur le plus dynamique. Celle des autres espèces décline : -14 % pour la dinde, -8 % pour le canard et -23 % pour la pintade », détaille l’Itavi. Le poulet, surtout standard, tire la croissance tandis que la production de volailles sous signes officiels de qualité et d’origine (Siqo) recule nettement.

Les circuits d’achat ont aussi changé. Traditionnellement consommée à la maison, la volaille se mange désormais davantage hors domicile. En 2010, 90 % de la consommation avait lieu chez soi, contre 63 % aujourd’hui. Dans le même temps, la part de la restauration hors domicile est passée de 8 % à 37 %. Après le ralentissement lié au Covid, le chiffre d’affaires du secteur est reparti à la hausse, porté surtout par la restauration rapide, devant la restauration traditionnelle et collective.

Les modes de consommation évoluent également. Au début des années 2000, le poulet prêt à cuire (Pac) représentait 52 % des achats, il n’est plus qu’à 15 %. La volaille est désormais majoritairement achetée en découpes (51 %) notamment en filets ou sous forme d’élaborés (33 % : panés, nuggets, viandes marinées…).

L’écart entre consommation et production se creuse

Pour répondre à cette demande, la production s’adapte. En 2024, la France a atteint un record de production de poulet (1 300 000 tec (2)), principalement standard (836 000 tec), vendu en découpes et élaborés. Les volumes de la filière du poulet grand export ont nettement reculé (73 000 tec) mais existent toujours tandis, que les Siqo, notamment le Label Rouge (145 000 tec) et le bio (13 000 tec), restent loin de leurs volumes records.

Sur les cinq dernières années, la consommation totale de volailles a progressé de 11 % alors que la production a reculé de 3 %. Cette baisse touche surtout la dinde, le canard et la pintade, dont la consommation chute respectivement de 60 %, 15 % et 23 %. La production de poulet gagne 6 %, mais reste insuffisante face à une demande en hausse de 21 %. L’écart entre la capacité de production nationale et la consommation ne cesse de se creuser.

(1) Intervention lors du Space le 17 septembre 2025 (2) Tonnes équivalent carcasse

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